Page 15 - Centenaire du Temple Buffault
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» On remarquait dans l'assistance, la présence des principales nota-
bilités du judaïsme parisien : le Président et le vice-Président du Consis-
toire Central, les membres du Consistoire départemental, ceux du Comité
de Bienfaisance et d'associations pieuses, un membre du Consistoire de
Bordeaux et beaucoup d'étrangers de distinction.
» Impossible de trouver plus d'ordre, de convenance, de dignité, de
recueillement imprimé sur tous les visages. Quand le chef de chœur a
donné le signal, et que les chants sacrés, accompagnés d'un puissant
orchestre, ont rempli le Temple comme autrefois la nuée de l’Eternel
remplissait le sanctuaire, alors l'émotion a été vive et saisissante... ».
Après l'installation des rouleaux de la loi dans l’Arche Sainte et
l'exécution de quelques morceaux, Monsieur le Grand Rabbin Isidor
est monté en chaire et a exposé la signification du Temple, son utilité,
son but, ses bienfaits.
Ce discours a produit une profonde émotion, en voici un extrait:
...« Venez souvent dans ce lieu, quel que soit l'acte que vous serez
appelé à remplir, rappelez-vous qu'il doit être accompagné du plus pro-
fond recueillement : une prière, un exercice de piété sans attention, sans
recueillement, c'est un corps sans âme, disent nos anciens. Soyez tou-
jours pénétrés de respect et d'amour pour Celui dont on invoque le nom
dans ce Temple. Que vos services divins soient toujours convenables,
toujours dignes et alors vous aurez un véritable sanctuaire.
» Pas de changement, mes frères, restons fidèles à notre foi et à
nos principes, mais relevons cette foi, relevons ces principes, faisons-y
honneur en montrant qu'ils ne s'opposent pas à ce qui est beau, à ce
qui est grand.
» Ce Temple sera alors semblable, comme le dit le Prophète, à une
source d'eau vive où viendront se désaltérer tous ceux qui auront soif. »
Un brillant « Adon 'Olam » a clos la cérémonie.
C'était le Hazan Silva qui officiait, Emile Jonas qui dirigeait les
chœurs.
« Nous félicitons, poursuit l'auteur de l'article, nos coreligionnaires
du rite portugais de leur œuvre. Ils ont donné un exemple salutaire aux
indifférents... une preuve remarquable de ce que peut la croyance contre
le doute... ».
De son côté, les « Archives Israélites » s'exprimaient de la sorte:
« Nos coreligionnaires portugais, peu nombreux à Paris, sont par-
venus grâce au zèle ardent d'une commission de quelques hommes
généreux (Président Silvera, V. Mouteaux, E. Norzy, I. Astruc, A. Lange,
D. Léon, P. Milhaud) à approprier, dans l'espace de six semaines, un
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