Page 14 - Bulletin n°43

Pessa’h – la Pâque juive
«Il y a quelque trois cents ans, le ‘Mayflower’ (*), chargé d’émigrants vers le nouveau monde, quittait les rives d’Angleterre. C’était un événement de première importance, tant pour l’Angleterre que pour l’Amérique ; mais on aimerait savoir s’il existe un Anglais qui sache la date exacte de cet embarquement et combien le savent parmi les Américains. Et savent-ils le nombre d’émigrés embarqués sur ce navire ? Et quel genre de pain ils mangeaient en partant ?
Voici, pourtant, que quelque trois mille et trois cents ans avant le Mayflower, les Juifs sont sortis d’Egypte, et tous les Juifs du monde, en Amérique comme en Russie soviétique, savent exactement la date de ce départ qui est le quinze du mois de Nissan ; et ils savent tous exactement quel genre de pain ils mangeaient, un pain non-levé. Et jusqu’à ce jour, le quinze Nissan, tous les Juifs du monde mangent du pain azyme. Ils racontent et la sortie d’Egypte et les souffrances qu’ont dû subir les Juifs depuis le jour où ils ont été dispersés ; et ils terminent ce récit sur deux phrases : ‘Cette année esclaves, l’an prochain hommes libres ; l’an prochain hommes libres. L’an prochain à Jérusalem’.»
David Ben Gourion.
Quelle belle page d’Histoire, d’Histoire vivante et glorieuse que nous raconte l’ancien premier ministre de l’Etat d’Israël !
Et oui, Pessa’h est la première des trois fêtes de Pèlerinage et la plus importante puisqu’elle fixe notre calendrier et marque la naissance de la nation juive. Quatre acteurs y sont en jeu sur scène : le peuple juif, la terre d’Israël, la Tora et Dieu.
On doit savoir que tous s’affairent depuis Roch Hodech Nissan et jusqu’au Séder –la veille de la soirée pascale : préparatifs (achats de produits cachères et des Matsot
Dr Simon DARMON
–pains azymes, cachérisation éventuelle des ustensiles de cuisine), nettoyage systématique de sa maison, ses placards, sa voiture, sa cave pour en extirper tout ‘hamets –tous produits à base de farine ayant pu fermenter ou susceptibles de l’avoir été comme les restes de pain, de gâteaux etc. Le traitement du ‘hamets est si important et difficile puisqu’on a l’habitude de vivre avec lui tout au long de l’année et que maintenant pendant huit jours on doit vivre sans lui. Et d’ailleurs, il est important de n’acheter que des produits certifiés par le Beth Din comme étant cachères le-pessa’h.
A la table du Séder, on se retrouvera tous avec le chef de famille qui dirigera le déroulement de la cérémonie. On trouvera les quatre enfants si différents les uns des autres : le sage, l’impie, le naïf et celui qui ne sait même pas poser de questions. Mais tous seront présents. Un commentaire philosophique judicieux nous indique qu’en vérité, chaque individu peut être tour à tour l’un des quatre personnages ci-dessus mentionnés, cela dépend de l’heure, de la circonstance et de l’humeur. Ce chiffre quatre est emblématique de cette soirée puisqu’on posera quatre questions (cinq du temps du Temple de Jérusalem) et on boira aussi quatre coupes de vin ou de jus de raisin (cinq pour certains).
Nous vous souhaitons de passer une très bonne fête.
PESSA’H CACHÈRE ET SAMÉA’H.
(*) ’Fleur de mai’, vaisseau parti de Southampton (1620) vers l’Amérique avec une centaine d’émigrants, notamment des puritains anglais –les Pilgrim Fathers ou Pères pèlerins qui fondèrent Plymouth en Nouvelle- Angletrre.
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