Page 21 - Centenaire du Temple Buffault

Chapitre VI
MINISTRES OFFICIANTS ET RABBINS

Les ministres officiants portent les uns des noms aschkénazes
comme Wolf et Retten, le premier dut renoncer à son poste par
suite de l'amputation d'un bras en 1839, d'autres des noms spécifique-
ment portugais tels Silva, Da Costa, Fonseque, Mendes, etc.

Da Costa avait été nommé hazan alors qu'il n'avait pas encore
25 ans, grâce à une dispense du ministre du culte. Il a exercé son
ministère pendant plus de 30 ans, et avait, d'après ses contemporains,
une voix magnifique, mais un caractère très entier. Le Consistoire ayant
voulu lui adjoindre, comme ministre officiant en second, Montefiore,
originaire d'Italie; Da Costa n’admit pas que l'on choisisse un ministre
officiant d'origine étrangère, alors qu'il en existait en France. Il menaça
de démissionner si Montefiore était nommé. Le Consistoire ayant passé
outre à ses exigences, Da Costa démissionna en 1884, il fut remplacé
par Albert Mendès, en fonction alors à Marseille, et originaire de
Bayonne. _

La Communauté Portugaise désirait, depuis ses origines, avoir à sa
tête un rabbin, mais elle était trop peu nombreuse pour s'en voir
affecter un.

Lorsqu'en 1857, Astruc, originaire de Bordeaux, récemment diplômé
de l'École Rabbinique, fut élu comme troisième ajoint au Grand Rabbin
de Paris, la Communauté Portugaise souhaita le voir désigner comme
chef spirituel; le Consistoire lui fit savoir que « la distinction des rites
allemands et portugais n'existe pas pour les rabbins, le ministre du
culte est apte à assurer le sacerdoce parmi les Israélites à quelque rite
qu'ils appartiennent, et précisa que les fonctions confiées au jeune
rabbin Astruc concernent les services de toutes les communautés, elles
n'ont rien de spécial au Temple de la rue Lamartine.

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